31 mars 2006

Des nouvelles de Laurent

Mercredi, Carlos, le magasinier, est revenu de congés.

Après que je lui dise que Laurent avait cassé le portail, il me dit, dans son élocution rapide
"Je sais, et puis il a donné des coups dans les chariots, avec le Fenwick, regarde."
"Il a cassé des palettes"
"Et puis là, regarde, il a poussé les casiers avec les palettes, les casiers ont reculé de 30 cm"
"Il y a aussi une palette qui s'est ecroulée, heureusement qu'il n'y avait personne en dessous sinon ..."

Carlos avait tout remarqué, il a l'oeil, le bougre. Il a récupéré son entrepot en mauvais état, du coup, il a tout remis en ordre.


En parlant avec les commerciaux, j'apprend qu'une commerciale connaît très bien le frère de Laurent.
J'apprends ainsi que Laurent est puceau.
Egalement, les parents de Laurent sont comme un dingue avec lui, ils s'extasient devant tout ce qu'il fait, et notamment sur son boulot.
Il n'y en a que pour lui, son frère ne comptant pas (il a pourtant plutôt bien réussi, il a une très bonne situation et est marié).


Voilà, si j'apprends d'autres choses, je vous tiens au ocurant.

27 mars 2006

Laurent

La période "école primaire" est provisoirement mise de côté.
Place au retour de ma charmante petite (grande) entreprise.

Je vous présente Laurent, pas loin de la quarantaine, il est brun (très légèrement grisonnant), cheveux frisés, mais crâne dégarni (donc des cheveux uniquement sur les côtés et derrière), petites lunettes, il a une tête très marrante, toute ronde.

Un physique très proche du professeur Tournesol sans le bouc), ou du clown des Simpson krusty (avec des lunettes en +) mais avec une tête plus ronde. En bref, il ne leur ressemble pas.


Laurent bégaie, encore que ces derniers temps, on dirait que cela s'estompe.

Laurent transpire du crâne, c'est marrant.

A part ça, il pue un peu :s

Quand quelqu'un arrive au dépôt, la première personne qu'il voit, c'est Laurent.
C'est un peu comme notre hôtesse d'accueil, mais en un peu moins bien.

Laurent, il a une toute petite mémoire, ou alors une mémoire très sélective. Niveau boulot, en tout cas, il ne se rappelle de rien. Tu lui dis quelque chose, ça rentre par une oreille (enfin je suppose), et ça ressort par l'autre.


Laurent fait plein de boulettes.

Laurent, il m'a mis plusieurs fois dans la merde avec des clients.
Quand il a un client au téléphone pour une réclamation, il lui raconte n'importe quoi, parce qu'il ne se souvient pas et qu'il s'en tape.
Après, quand moi j'ai le client en ligne, je lui raconte carrément le contraire de ce qu'a dit Laurent, puisque moi je ne raconte pas
n'importe quoi.
Finalement, je dois essayer d'arrondir les angles en fonction de ce qu'il a dit et de ce que j'ai dit. Je déteste ça.
Et puis après, il dit "ah, dé-é-solé, j'ai-ai fait u-hu-ne boulette"

Jeudi dernier, Laurent vient me voir à propos d'un problème (un problème pro hein, je fais pas psy d'entreprise), et me dit qu'il faut
rappeler une certaine Véra pour lui donner la réponse.
Ne pouvant pas la joindre dans la matinée, et étant absent l'après-midi, je dis à Laurent, en partant à midi :
"il faudrait que tu rappelles cette Véra toi-même, à ce numéro, pour lui dire blah blah blah" (un truc dont il était au courant, puisqu'on en avait reparlé entre-temps).

Lundi, il arrive vers moi et me dit "y-il y a une ce-ai-rtain Ve-é-é-ra qui a-ah appelé c'matin pour ..."
Je le coupe : "Oui, tu devais la rappeler jeudi après-midi, tu te souviens ?"
...silence...
"A-a-ah oui, merde, c'est-est vrai ..."
...silence...
Il reprend :
"Et donc, y-il faut-oh lui dire quoi ?"
arghhhhhh


Hier, Gilles (le chef de Laurent) disait qu'il devait aller chez le dentiste car il avait un abcès. Et puis il disait qu'il avait pas

faim parce qu'il avait mal.
Laurent a echaîné, on ne sait pas trop pourquoi "A-ah ouais, c'est-hè comme quand on a-a une dent creuse, alors on essaie avec la langue de récupérer ce qu'y-il y-y a deeedans"
On essayait de se retenir, mais on était mdr avec Carlos et Gilles
"Et puis quand on réussit à l'attraper, ça redonne le goût"
Super la dicussion...


La semaine dernière, Carlos était en vacances.
Laurent a donc dû boulonner comme rarement, et il a dû faire le magasinier.
Premierè chose qu'il a faite : le lundi matin, il a cassé le portail du dépôt en l'ouvrant. On a dû faire venir une société pour le réparer.

Un jour, je descends dans le dépôt pour demander je ne sais quoi à Laurent.
Laurent était en train de décharger des palettes.
Laurent me répond vaguement, comme d'habitude ; une fois que je commence à repartir, Laurent me dit
"tu as vu, la belle pyramide que je suis en train de faire ?" (oui, il bégaie moins, depuis quelques temps, je ne sais pas pourquoi)
Cet abruti fait des pyramides avec les palettes, alors que le routier attend pour repartir.


Laurent, tout le monde dit q'il est incompétent.
Mais on est plusieurs à bien l'aimer, il est marrant, sauf quand on a une couille à cause de lui.

Pétition pour les titres en version originale

19 mars 2006

Voilà pourquoi tu n'es pas patron

(petit mail reçu aujourd'hui, résumant parfaitement ce que je ressens parfois ...)

Ton patron est radicalement différent de toi :

Q
uand tu mets longtemps pour accomplir une tâche, tu es lent.
Quand ton patron met longtemps, il est méticuleux.

Quand tu ne fais pas ton boulot, tu es paresseux.
Quand ton patron ne fait pas le sien, il est trop occupé.

Quand tu commets une erreur tu es un idiot.
Quand ton patron commet une erreur il est seulement humain.

Quand tu fais quelque chose sans qu'on te l'ait demandé, tu outrepasses ton autorité.
Quand ton patron le fait, il fait preuve d'initiative.

Quand tu maintiens ta position, tu es entêté.
Quand ton patron le fait, il est ferme.

Quand tu ne respectes pas le protocole, tu es grossier.
Quand ton patron le fait, il est original.

Quand tu contentes ton patron, tu es lèche-cul.
Quand ton patron contente son patron, il est coopératif.

Quand tu n'es pas dans ton bureau, tu glandes.
Quand ton patron n'est pas dans son bureau, il est en affaires.

Quand tu es en congé maladie, tu es toujours malade.
Quand ton patron est en congé maladie, il doit être gravement malade.

Quand tu demandes un congé, tu dois avoir un entretien ailleurs.
Quand ton patron le fait, c'est parce qu'il a trop travaillé.

Quand tu envoies des blagues, c'est du courrier inutile.
Quand ton patron le fait, c'est de l'humour.

17 mars 2006

Classe verte

C'était évidemment pendant l'école primaire.
Je suis allé une seule fois en classe verte ; c'était un petit évènement pour moi, qui ne découchait jamais, je n'avais jamais le droit de faire comme tout le monde ; je ne sais pas pourquoi j'ai eu le droit d'y aller, cette fois-ci.
A l'époque, je n'aimais pas le vert, je ne sais pas pourquoi. Alors le terme "classe verte" m'emballait assez peu. Mais j'y étais allé quand même.

On était allé dans la Loire.
A l'époque, je ne savais pas que la Loire c'était juste à côté, il me semblait que c'était à l'autre bout de la France.
Je n'aimerais pas retourner dans ce lieu. Pour ne voir comme c'est près alors que j'y voyais si loin, pour ne pas voir comme c'est petit alors que j'y voyais si grand. Pour ne pas voir comme cela n'a rien de spécial alors que j'y voyais si joli.
En fait, ce n'est pas vrai, je ne me rappelle même pas que c'était joli.

La seule chose dont je me rappelle, c'était de la cueillette des mûres.

La maîtresse nous avait demandé de confectionner un ustensile très perfectionné : on coupe une bouteille d'eau minérale horizontalement quelques centimètres en dessous du goulot ; puis on perce deux trous pour faire passer une ficelle d'une longueur suffisante pour pouvoir la passer autour du cou.
J'avais crié au génie devant tant de simplicité et d'efficacité, et la maîtresse m'était apparue d'un coup comme très intelligente.
Ceci dit, les bords découpés coupaient un peu.

On devait également emmener un petit pot, pour mette la cofiture qui allait être faite avec les mures que l'on allait ramasser.
Nous voilà donc partis le long des routes et chemins champêtres.
Nous commençons donc à ramasser des mures. On en prend une ou deux pour manger comme ça directement.
Je suis plutôt rapide, en ramassage de mures, j'en ai déjà ramassé auparavant avec mes parents. J'en mange une, j'en mets une dans la bouteilles, deux, une dans la bouteille, dix, une dans la bouteille ...

A la fin de la cueillette, j'avais une vingtaine de mures dans ma bouteille, et les levres toutes bleues.

Je fus le seul à ne pas avoir droit à mon pot de confiture.
J'avais un peu honte, et puis je me disais que j'aurais au moins pu avoir un fond de mot, car après tout, si j'avais su, j'aurais mangé les 20 mures qui étaient dans ma bouteille.
Mais je m'en fichais, ma maman, elle faisait des confitures à plein de trucs.

Selon ma mère, qui m'en a reparlé récemment, la maîtresse avait dit que la classe verte s'était très mal passé, avec moi.
Bizarre, je ne me rappelle pas de grand chose. Je me demande ce que j'avais encore pu faire.

"La vraie discipline, c'est de ramasser des mures sans en manger une seule". J'ai trouvé cette citation des années après, et j'ai souri en repensant à cette journée de cueillette.

14 mars 2006

Appel à la raison

Ce matin, à moitié endormi, j'ai une nouvelle fois risqué le claquage en grattant énergiquement le pare-brise de ma voiture.
Ca commence franchement à m'insupporter.
Même si en ce moment le soleil nous accompagne toute la journée, il fait vraiment trop froid tôt le matin.

Alors voilà, c'était juste pour tirer la sonnette d'alarme.
Dans moins de deux semaines, on passe à l'heure d'été (dans la nuit du 25 au 26 mars).
Ce qui veut dire que je vais partir au boulot une heure plus tôt (par rapport au soleil), et que si la situation climatique ne se rétablit pas d'ici là, j'aurai encore plus froid qu'en ce moment !
Et il faudra que je gratte encore plus !

Par avance, je remercie donc Météo France de redevenir raisonnable.

12 mars 2006

Tricheur


Ecole primaire.


C'est la dictée.
Je suis très fort en dictée. Je suis d'ailleurs fort de partout, à cette époque.

Etrangement, c'est à nous de corriger notre dictée.
Je corrige donc ma dictée, et là, horreur ! J'ai fait une faute !
Au lieu de "il est", j'ai étrangement écrit "il esp".
Estimant que cela n'est pas une vraie faute, mais une faute d'étourderie, je me sens injustement privé d'un nouveau 10/10.

M'apercevant que mon stylo Ball Pentel ne permet pas de déterminer de quelle couleur il est (car le petit bitonio du capuchon a longtemps été arraché par mes tests de solidité), je me mets en tête de modifier ce petit p et t, ni vu ni connu, avec mon stylo bleu.
Je vais faire croire que je corrige en rouge, et puis je vais faire comme si j'écrivais ma note ; ensuite, je prendrais le vrai stylo rouge, et j'écrirais réellement ma note comme si j'avais oublié de mettre la note. Personne ne pourrait se rendre compte de la supercherie, à moins d'être particulièrement attentif à ma personne.
Et oui, j'étais un petit stratège, à l'époque.

Alors que je commence à faire semblant de vérifier ma dictée, j'aperçois Carmilia qui, de son premier rang, se retourne de temps à autre vers mon avant-dernier rang. Je me demande ce qu'elle me veut.

Carmilia est noire, et cela constitue une petite exception dans mon école privée.
Je ne me rappelle plus beaucoup de Carmilia, à vrai dire. Il me semble qu'elle était gentille, mais parfois caractérielle.

Arrivé à mon "il esp", je corrige.
Puis, au bout d'un insant, je dis doucement, "ah, tout juste".
Je remets discrètement et rapidement le capuchon à sa place, on peut alors voir que le stylo est bleu, et non rouge, le temps que je remette mon stylo dans la trousse.
Inexplicablement, Carmilia s'écrie "il a triché, il écrit en bleu !"
Je ne me rappelle plus du grabuge qui a suivi.

Simplement, à côté de mon texte, il était inscrit "0/10 Tricheur !" par la prof, avec, si mes souvenirs sont bons, le papier à faire signer par mes parents.

Je me demande encore quelle divinité a touché Carmilia pour qu'elle puisse se douter et prouver que je trichais. j'aurais dû ranger mon stylo sans enlever le capuchon, ça me servira de leçon.

Carmilia est morte quelques semaines après, assassinée à coups de stylo Pentel.

Ah non pardon, je ne sais pas ce qu'elle est devenue.

02 mars 2006

Punition

(non Nico, ce n'est pas un sujet SM)

Ecole primaire

Estelle était (est ?) blonde, elle avait un nom de famille marrant. Elle était sympa, je l'aimais bien.
Un jour, elle était devant moi en classe.
Je l'appelle pour lui demander je ne sais quoi.
Elle ne répond pas.
Je la rappelle.
Elle ne répond pas, et ne se retourne pas.
Au bout d'un moment, je la touche avec la pointe de mon crayon à papier, pour voir si elle est toujours vivante.
Et là, c'est le drame.
Elle se met d'un coup à hurler comme si je lui avais enfoncé un clou. Elle pleure.

J'ai dû écrire 100 fois "je ne dois pas piquer le cou de ma camarade".
(ndlr : Quand j'avais des punitions de ce genre, j'écrivais d'abord tous les "je ne", puis tous les "dois pas", et ainsi de suite ; ça allait beaucoup plus vite.)

Pfff, quelles chochottes, ces Estelle.