27 février 2006

La guerre du polycopié

Ecole primaire
Franck était le caïd (et le cancre) de la classe.
Il était blond, grand, et fort, personne ne lui arrivait à la cheville, personne ne le chicannait. Il faisait ce qu'il voulait.
D'après me mère et mes profs, je vouais une admiration sans limite à Franck, même si j'étais bien meilleur que lui au foot et aux billes. Mais lui, les billes, il les gagnait d'une autre manière, en arnaquant "Pivert" (Pierre-Alexandre), qui lui avait des parents assez riches pour lui acheter des sacs et des sacs de billes, qu'il perdait lamentablement (entre autre contre moi).
Franck avait deux lions, chez lui. Je trouvais qu'il avait vachement de chance d'avoir des lions, moi qui n'avait pas encore mes chats.
Je ne sais pas comment Franck me considérait ; je pense qu'il m'aimait bien, on s'entendait bien.

Un jour, alors qu'il était au dernier rang et moi à l'avant-dernier, la prof demande aux élèves de sortir un polycopié qu'elle avait distribué trois siècles auparavant.
Branle-bas de combat pour Franck et moi.
Nos bureaux étaient à peu près semblables, c'est-à-dire ordonnés de façon très personnelle, et finalement très artistique (un peu comme le coffre de ma voiture, pour ceux qui l'ont déjà vu).
Après avoir cherché pendant au moins 50 ou 60 heures, je trouve miraculeusement le polycopié en question, un peu écorné.
Soulagement, le stress redescend.
"Ayè, je l'ai trouvé", lancé-je fièrement à Franck, en tenant le précieux trésor.
A peine ai-je prononcé ces paroles que Franck me saute dessus pour me voler mon polycopié, en disant "c'est le mien".
Nous nous retrouvons très vite par terre, en train de lutter pour un malheureux polycopié qui ne nous aurait sans doute servi ni à l'un ni à l'autre.
Franck avait beau être plus fort que moi, je luttais énergiquement, afin de conserver mon précieux polycopié.

Evidemment, la prof est intervenue. Je ne me rappelle plus trop de ce qu'il s'est passé, Franck disait que je lui avais piqué son polycopié, et moi l'inverse.
On a dû bien se faire jeter.

Le soir-même, en sortant de la classe, je m'aperçois avec effroi que ma mère avait décidé ce jour-là d'aller voir la prof.
Mais quel manque de bol, je n'y crois pas.
J'ai tout fait pour qu'elle n'y aille pas, en prétextant qu'elle était malade, ou je ne sais quoi, sans succès.Et voilà, je me suis fait en plus engueuler par ma mère. Heureusement, j'avais pour moi le fait qu'elle avait déjà entendu parler de Franck, et j'ose espérer qu'elle devait me croire quand je lui disait que c'était lui qui voulais me piquer mon polycopié et pas l'inverse.

Au fil des classes, j'ai perdu Franck de vue, je ne sais plus comment il a évolué, peut-être a-t-il redoublé.
Une fois, j'ai entendu qu'il avait piqué une mobylette, je ne sais pas si c'est vrai.

22 février 2006

S'il te plaît, dessine-moi un arbre

Ecole primaire

Yannick avait redoublé deux fois.C'était le plus grand de la classe, évidemment. Il avait la brosse, coupe à la mode à l'époque.
Je le respectais parce qu'il était un peu meilleur que moi au foot ; il était gaucher, puissant.
Il avait un trou dans le tibia, trace d'un crampon de chaussure de foot, suite à un coup reçu dans un match (il jouait en club)
Il n'était pas bien fin.

Yannick, il avait sa petite bande, et ils martyrisaient Christophe, un portugais.
Une fois, Yannick a fait croire à Christophe qu'il voulait bien devenir son ami, tout ça pour mieux l'attraper et le ruer de coups.
Je n'ai pas trop compris ce que ça changeait qu'il lui fasse croire qu'ils étaient amis, mais bon, ça devait pour faire comme dans un film qu'il avait vu, je suppose.

Un jour, on nous a dit qu'on devait dessiner un arbre pour un concours.
Alors moi, j'ai demandé à mon frère comment il pensait que je devrais dessiner un arbre. Il m'a dit "c'est simple tu fais un tronc, et puis après deux ou trois grosses branches qui partent du tronc, et puis après plein de petites branches qui partent de ces trois branches ; à la fin tu fais des feuilles."
Suivant à la lettre les conseils de mon frère, et observant les arbres du jardin, j'ai passé beaucoup de temps à peaufiner tout ça.
J'ai dessiné un arbre absolument magnifique ; ce n'est pas pour me vanter, mais je ne croyais pas le résultat tellement c'était chouette. En plus, je n'ai jamais su colorier, mais là, étrangement, c'était très beau.
J'ai donc remis mon dessin.
J'ai regardé les dessins des autres, et aucun n'était ausi beau que le mien.
Et qu'est-ce que l'on m'a dit sur mon dessin ? "ce n'est pas toi qui l'a fait" ; à la fois gratifiant et frustrant.
Les dessins ont été envoyés je ne sais où pour être notés.
Qui a gagné ? Yannick, alors qu'il avait fait un dessin super moche.
Qu'a gagné Yannick ? Une poupée MDR avec une panoplie de poupée. (Quelle idée, d'offrir un cadeau aussi sexué)
J'étais à la fois vexé de ne pas avoir gagné, mais à la fois bien content de ne pas ressentir la honte suprême d'avoir gagné une poupée.
En tout cas, c'est le genre d'évenement qui coupe court à toute envie de faire carrière dans le dessin ou dans l'art en général.

Je n'ai vu Yannick qu'une seule année, je crois.
Lorsque j'avais une vingtaine d'années, j'ai appris que Yannick était décédé une ou deux années auparavant, foudroyé, en Ardèche.
Peut-être s'était-il réfugié sous un arbre ...

21 février 2006

P.R.O.F.

Cette nuit, affreux cauchemar.

J'étais à l'école (ça commence mal).
J'étais évidemment assis au dernier rang.
La prof était Laurence Bocolini (aïe aïe).
Elle n'arrêtait pas de venir vers moi, jusqu'à s'asseoir à côté, pour m'engueuler, m'insulter, et me mettre la pression.
J'en avais marre, ça s'éternisait, ça durait vraiment longtemps.
Alors j'ai décidé de me réveiller.

Laissez-moi tranquille, j'ai passé assez assez de temps à l'école pour que vous veniez me hanter dans mes rêves !!!

16 février 2006

Cruelle désillusion

C'est l'histoire d'un homme pauvre, gagnant le smic, qui a joué au loto.
Il allume sa télé pour voir les résultats.
Il s'aperçoit qu'il a tous les numéros.
Il explose de joie.
Il appelle ses parents, leur dit qu'il va leur acheter une maison.
Il appelle son frère, ses amis, il est sur une autre planète.

Une heure plus tard, son frère le rappelle.
"Ils viennent d'annoncer qu'ils ont donné le résultat du tirage de la semaine dernière."

L'homme en question est en pleine déprime.
Ca doit être dur à vivre.

14 février 2006

Grâcié :)

Il y a deux ou trois mois, Greg avait été flashé par un nouveau radar, dans Lyon.
Un de la pire race, du genre qui ne dit pas les choses en face, et qui te casse par derrière. Le genre de radar bien caché par un arbre, à un endroit sans risque, 3 voies, sur les quais, limité à ... 50.

S'étonnant de ne pas avoir reçu de PV, il se disait qu'il devait y avoir eu un problème sur la photo, puisqu'il y avait plusieurs voitures à côté de lui.

Finalement, il a su pourquoi il n'avait pas reçu de PV en lisant le journal d'aujourd'hui : le radar vient d'être mis en service après plusieurs mois de test.

Ouf.

02 février 2006

Toujours pas

"et non, yé n'é pas gagné, mé vendrédi, il y a 183 millionès à gagner"