plouf

Alors voilà, cela faisait un petit bout de temps que je n'avais pas parlé du Greg enfant...
J'écris ce sujet pour contredire les médisances de certaines personnes qui me reprochent d'avoir été un petit n'enfant qui persécutait ceux qui n'aimaient pas faire du sport et qui les prennait jamais dans son équipe etc etc.

Quand j'étais petit ... j'avais une phobie.
L'eau.
Plus exactement ... la piscine.
Plus exactement, tout endroit de la piscine que je ne pouvais atteindre soit avec mes pieds (le petit bassin), soit avec mes mains (le bord du grand bassin).

Je ne sais d'où vient cette peur, d'autant plus que j'ai des origines insulaires, et que j'ai vu la mer assez tôt.
En parlant de cela, petit, pour les grandes vacances, je prennais un gros ferry pour rejoindre "mon" île.Ma hantise, c'était de regarder par dessus la barrière, voir la mer sombre, l'écume, et de m'imaginer tomber dedans.Et sur le bateau, il y avait une piscine. Une fois, alors que ma mère me poursuivait à cause de je ne sais quelle raison (c'était assez fréquent), j'ai failli glisser dans la piscine.
La suite de la traversée fut très calme. J'avais cru ma dernière heure arrivée.


A l'école primaire, on allait à la piscine à je ne sais plus trop quelle fréquence.
La veille du jour de piscine débutait un stress grandissant dans ma tête, constitué d'angoisses et de cauchemars, qui se terminait en même temps que la séance de piscine ...
Un matin, on nous annonce qu'il n'y aura pas piscine ce jour-là, pour une histoire de bus, ou je ne sais plus quoi.
Déception générale. De mon côté, soulagement indescriptible.
Plus tard, on nous annonce que, finalement, on pourra aller à la piscine.
Horreur !
Que peut faire un petit bonhomme face à cette injustice ? Cacher son petit sac bleu de piscine dans son bureau ... et prétexter l'avoir oublié.
Faire par la suite un caprice parce que c'est pas juste qu'on aille à la piscine alors qu'on nous avait dit qu'on y allait pas.

Voilà, c'était pour vous donner une idée de mon aversion aquatique.





A la piscine, je me débrouillais pour esquiver un max ...
Par exemple, on était en file indienne derrière le pongeoir, et un par un, on sautait dans l'eau, le bassin ayant une profondeur de 2m. On pouvait donc caser quasiment 2 Greg l'un sur l'autre (petit j'étais plutôt petit).
La maitre-nageuse, sur le côté, tenait une perche pour nous aider à sauter et à vite revenir sur le bord.Je crois que je n'ai jamais sauté.Technique très simple ... se positionner en queue de file, et dire à son camarade qui vient se replacer dans la file "tiens, tu veux passer devant ?".
Répéter l'opération une vingtaine de fois et le tour est joué.
Attention, cette méthode n'est pas très glorifiante auprès des camarades de classe, mais dans la vie, il y a des priorités. Entre mourir noyé dans d'atroces souffrances ou être ridicule, j'avais choisi la deuxième solution.

J'avais toutefois dû être repéré par la maitre-nageuse, car j'ai le souvenir d'être en plein milieu de la piscine, en fin de séance, alors que les autres partaient à la douche, tenant une perche et hurlant comme un veau (un veau ne sachant pas nager, et hurlant très fort).
Je ne me rappelle plus comment je m'étais trouvé là, j'ai sans doute dû être jeté comme un sac de patates, car j'étais incapable de sauter dans l'eau.
Je me rappelle avoir projeté d'assassiner surnoisement la maître-nageuse à coup de perches sur la tête.


Une fois, j'ai annoncé à ma mère que j'avais presque mis la tête sous l'eau.
Ce racontar était en fait destiné à faire croire à ma mère que je progressais un peu.
Mon seul exploit fut de mettre la tête jusqu'au nez pendant quelques secondes, agrippé au bord de la piscine" pour voir ce que ça faisait.


Ma mère me paya des cours de natation. C'est bien une des seules choses qu'on a dû me payer quand j'étais petit. C'est dire si la situation était grave.
J'avoue avoir très peu de souvenirs de ces 10 cours dispensé par un maître-nageur assez sympa, je crois.
En revanche, je me souviens très bien, c'est des paroles de ma mère à la fin des dix séances :
"Le maître-nageur m'a dit : Je vous offre deux séances en plus. je suis désolé, je n'ai jamais vu ça".
Je n'avais pas progressé d'un pouce en 10 séances particulières.
Evidemment, 10 ou 12 séances ... c'était pareil.
Je ne savais donc toujours pas nager. J'avais toujours peur dès que je n'avais plus pied. J'avais un peu honte vis-à-vis du maître-nageur, je me rappelle qu'il avait été très patient, mais j'étais vraiment trop couard, et ma couardise était bien plus forte que ma honte.


Miraculeusement, peu de temps après, j'ai su nager.Ma mère avait dit que c'était grâce à elle, car elle m'avait mis une ceinture avec des blocs de liège, et puis elle avait enlevé ces blocs un par un, et puis j'avais su nager.
Je ne sais pas si c'est grâce à cela, mais du jour au lendemain j'ai su nager.
Assez vite, je me suis aventuré dans le grand bassin.
Après, je suis allé touché le fond de la piscine avec la main.
J'ai appris plusieurs styles de nages.
Plus tard, mon frère a essayé de m'apprendre à plonger "la tête la première" (ce qui est un abus de langage, soit dit en passant).ce fut assez long également, mais finalement j'y suis arrivé aussi.
Après, j'ai réussi à plonger en arrière.
Je suis ensuite devenu champion de France de natation.
Ah non pardon, on va s'arrêter au plongeon en arrière.

Bref, après, j'adorais aller à la piscine.
Malheureusement, je n'y suis quasiment plus allé avec l'école les années suivantes.
Mais l'été j'étais toujours fourré à la piscine quand il faisait beau.

Voilà. Je n'étais pas ce petit n'enfant qui faisait régner la loi en cours de sport, commes certaines le sous-entendent.